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Les jeunes médecins manifestent leur colère...

Plusieurs jeunes praticiens ont organisé, ce mercredi, une manifestation devant l’Assemblée des représentants du peuple, à l’appel de l’Organisation des jeunes médecins, pour réclamer la mise en œuvre des dispositions de l’accord signé le 3 juillet 2025, toujours bloqué, selon eux, par le ministère de la Santé.

Abdelwahab Hamed, secrétaire général de l’Organisation, a déclaré à Mosaïque Fm que ce mouvement s’inscrit en réponse à «l’abandon par le ministère de la Santé du procès-verbal de l’accord signé en juillet dernier», qualifiant cet accord de «national et historique » avant que «ses dispositions ne soient contournées».

Les revendications

Les manifestants demandent la revalorisation des indemnités mensuelles des jeunes médecins, dès janvier 2026, comme prévu dans l’accord, ainsi que l’application des dispositions relatives à l’année de service civil, concernant les exemptions, les reports et le maintien du même lieu de résidence pour les cas exceptionnels, tels que les médecins femmes allaitantes ou les situations sociales particulières.

Ils réclament,  également, le paiement des indemnités des gardes, la révision des circulaires relatives à ces aides, et l’arrêt de l’emploi des jeunes médecins, en dehors des cadres légaux dans les établissements de santé.

Hamed a insisté sur le fait que «les doléances des jeunes médecins sont d’abord des revendications de dignité, avant d’être financières», soulignant que le système de santé public «a besoin d’une véritable protection, alors que le pays connaît une fuite des compétences sans précédent».

Une crise migratoire préoccupante

Le secrétaire général a précisé que 1 600 médecins ont quitté la Tunisie en 2024, avertissant que ce chiffre pourrait encore augmenter, si les mêmes politiques persistent. Il a ajouté que la migration des médecins est «une conséquence directe de la situation catastrophique dans les hôpitaux, du manque de cadres, du niveau des rétributions et de la concurrence des pays du Golfe, d’Europe et même du Maroc pour attirer les médecins tunisiens».

Accusations contre le ministère de la Santé

Hamed a indiqué que l’Organisation a été surprise lors de la dernière séance de négociation, tenue la veille avec des représentants de la présidence du gouvernement et des ministères des Finances et de la Santé, par l’annonce de l’abandon de l’augmentation spécifique prévue de 400 dinars, au profit d’une simple augmentation générale.

Il a qualifié ce recul de « traitement inacceptable et de manquement grave », affirmant que l’Organisation « ne renoncera pas aux droits de ses membres ».

Des actions de protestation à venir

Hamed a annoncé que l’Organisation tiendra dans les prochains jours des assemblées générales pour décider des prochaines étapes de mobilisation, ajoutant : « Si le ministère de la Santé ne répond pas, nous lancerons une série d’actions revendicatives… La persévérance des jeunes médecins a déjà été éprouvée, et le ministère a finalement dû céder ».

Un député dénonce l’incapacité des autorités

Le député Mohamed Ali, présent lors de la manifestation, a déclaré que la situation est « honteuse pour l’État », ajoutant : « Le fait que les jeunes médecins en viennent à protester devant le Parlement est la conséquence directe des politiques de marginalisation… Aujourd’hui, toutes les catégories sociales lésées se tournent vers le Parlement faute de pouvoir obtenir une écoute auprès des autorités ».

Il a qualifié le dernier recul dans les négociations de « manquement grave à un accord écrit avec trois points clairs et faciles à appliquer », affirmant que les autorités « sont désormais incapables de répondre à toute revendication sociale ou légitime, y compris celles de cette catégorie essentielle ».

Le député a souligné que le rôle du Parlement est « de faire pression pour que les accords signés avec les professions soient respectés », ajoutant que les revendications des jeunes médecins « sont directement liées à la vie des citoyens et à la qualité des services de santé ».

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